La nouvelle étoile montante du tissage

Mèhèza Charlotte NABIOULOUWA

Dans un petit atelier rempli de créativité, Mèhèza Charlotte NABIOULOUWA, tisserande, réinvente avec passion une tradition séculaire. Depuis cinq (5) ans, cette artiste du fil allie savoir-faire et innovation, sculptant des pagnes traditionnels empreints d’élégance et de modernité.

Un métier choisi par amour de l’art et de la tradition

Mèhèza Charlotte se souvient de son émerveillement d’enfant face aux femmes drapées dans des pagnes traditionnels. Cette admiration, combinée à un amour inné pour l’art, l’a poussée à se lancer dans le tissage. Après trois années de formation, elle décroche un Certificat de Fin d’Apprentissage (CFA), marquant ainsi le début de son voyage dans cet univers riche en couleurs et en textures.

 

Une pratique marquée par l’aptitude, la perfection et l’élégance

« Aptitude, perfection et élégance », c’est ainsi que Mèhèza Charlotte définit son métier. Optant pour la technique du « haut liste », elle privilégie une méthode où les fils sont dressés verticalement, créant ainsi des étoffes délicates et structurées. Chaque pagne, fruit de son travail, reflète une symbiose entre tradition et technique.

Le processus de création est minutieux. « La fixation des fils peut prendre une heure, suivie de la pose des roulettes et des lisses », explique-t-elle. Vient ensuite le tissage proprement dit, un travail de précision pouvant durer deux jours. Une patience et une rigueur qui se reflètent dans chaque pièce unique.

 

Les défis d’une artisane d’art

Malgré sa passion, Mèhèza Charlotte doit faire face à plusieurs obstacles. Retards dans l’approvisionnement en fils, pannes de machines et clients qui tardent à récupérer leurs commandes freinent parfois son activité. À cela s’ajoute le poids des taxes de l’Office Togolais des Recettes (OTR), qui pèse sur de nombreuses petites entreprises artisanales.

 

Des ambitions pour l’avenir

Mèhèza Charlotte rêve de faire évoluer son art. « J’aimerais associer le tissage à la couture pour créer des vêtements prêt-à-porter à base de pagnes traditionnels », confie-t-elle. Inspirée par les tissus Faso Dan Fani du Burkina Faso, elle envisage également de voyager pour s’imprégner d’autres techniques et enrichir sa créativité.

 

Un appel aux jeunes générations

Mèhèza Charlotte ne manque pas de conseils pour les jeunes filles hésitant à se lancer dans le tissage. « Ce métier nous sort de la pauvreté et nous offre une autonomie financière », affirme-t-elle avec conviction. Pour elle, le tissage est bien plus qu’un moyen de subsistance : c’est un art qui valorise celles qui le pratiquent.

Avec Mèhèza Charlotte NABIOULOUWA, le tissage togolais trouve une nouvelle ambassadrice. Entre respect de la tradition et ouverture à l’innovation, son parcours incarne l’avenir prometteur de cet art ancestral.

 

Club des Métiers d’Art et d’Artisanat du Togo
Derrière l’EPP Baguida Plantation
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