Essohouna Pierrette ADIBI
Dans un monde en constante évolution, certaines âmes se dévouent à préserver des traditions ancestrales. Essohouna Pierrette ADIBI, tisserande à Sotouboua, incarne cet esprit à travers son art. Depuis 21 ans, cette femme talentueuse tisse non seulement des étoffes, mais aussi des récits de résilience et de créativité.
Un choix dicté par l’amour de la tradition
« J’ai choisi ce métier parce que j’aime la tradition », confie Essohouna Pierrette avec un sourire empreint de fierté. Inspirée par la grâce des femmes portant des pagnes tissés, elle a embrassé le tissage, guidée par une vision artistique et une passion pour l’héritage culturel. Après une formation rigoureuse de trois ans à Zogbécopé dans la préfecture de Wawa, elle obtient un Certificat de Fin d’Apprentissage (CFA), un témoignage de son engagement envers son métier.
Un art de rigueur, de technique et d’élégance
Pour Essohouna Pierrette, le tissage n’est pas qu’un simple artisanat. « Rigueur, technique et élégance », résume-t-elle en trois mots. Chaque étape de son processus de création est méticuleusement orchestrée : de l’achat des fils à la mise en chaîne, en passant par l’utilisation des lisses et peignes, jusqu’au tissage proprement dit. La précision requise pour enrouler les fils autour des clous ou positionner les cannettes est un hommage à la patience et à la maîtrise nécessaires pour transformer ces matières premières en pagnes somptueux.
Un métier face aux défis
Si la magie du tissage séduit, les défis ne manquent pas. Essohouna Pierrette évoque la mauvaise qualité de certains fils, un problème qui ralentit la production et exige des ajustements constants. Les commandes lointaines, la panne des machines ou encore les clients qui tardent à récupérer leurs commandes pèsent également sur son activité. Cependant, loin de se laisser décourager, elle aspire à surmonter ces obstacles et rêve d’explorer les savoir-faire du Ghana et du Burkina Faso pour enrichir son art.
Des perspectives prometteuses
Essohouna Pierrette nourrit de grandes ambitions pour elle-même et pour ses consœurs tisserandes. « J’aimerais que nous formions une fédération pour décrocher de grands marchés », explique-t-elle, pleine d’espoir. Participer à des foires internationales figure également parmi ses aspirations, une étape qui pourrait propulser son art vers une reconnaissance mondiale.
Un appel aux jeunes générations
Pour celles et ceux qui hésitent à s’orienter vers le tissage, Essohouna Pierrette a un message clair : « Une fille doit apprendre obligatoirement un métier pour sa survie. » Fortement convaincue du potentiel du tissage comme source de revenus et d’épanouissement personnel, elle invite les jeunes filles à embrasser cet art. Sa propre expérience en témoigne : « C’est grâce au tissage que je vis et j’arrive à supporter mes enfants. »
Une ode à la collaboration artistique
Essohouna Pierrette ne manque pas de souligner l’importance de découvrir d’autres talents. Elle cite avec admiration Madame AGBODAN Mablé, une designer renommée qu’elle a rencontré lors d’un atelier de sensibilisation, et qu’elle considère comme un modèle. « Elle est une grande source d’inspiration pour nous, femmes artisanes », dit-elle.
Avec Essohouna Pierrette ADIBI, l’art du tissage transcende le simple artisanat pour devenir un hymne à la tradition, une leçon de résilience et un appel à l’action pour valoriser un héritage culturel unique. Son parcours inspire non seulement les jeunes générations mais également quiconque croit au pouvoir de la créativité pour transformer des vies.
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